Un peu de généalogie dans ce monde de brutes...

Le pense-bête de dates utiles

L'état civil ancien est d'une richesse incroyable, mais d'une complexité tout autant déroutante. A partir de quelle date trouve t-on les mentions de décès sur les actes de naissance ? Quand le divorce apparaît-il dans l'état civil ? Depuis quand l'éventuel contrat notarié unissant les futurs époux est-il cité dans leur acte de mariage ? Cela n'a l'air de rien, mais toutes ces petites informations vont vous faire gagner un temps fou lors d'une recherche dans les registres anciens. Pour vous aider à vous y retrouver, j'ai élaboré un pense-bête de dates utiles :

1539 : C'est la naissance des actes de baptêmes rédigés en français (ordonnance de Villers-Cotteret). Mais certains curés tenaient déjà des formes primitives d'état civil, comme celui de Givry en Saône-et-Loire dont le registre le plus ancien remonte à 1303... Toutefois, il est exceptionnel qu'un acte traverse ainsi près de 7 siècles. Dans la plupart des paroisses de France, les premiers actes datent de 1650 environ, ce qui n'est pas si mal.

1545 : Le nom des parrains est introduit dans les actes de baptêmes par le Concile de Trente (1545-1563).

1579 : Apparition des doubles registres, un exemplaire est conservé par le curé, l'autre est déposé au greffe du baillage ou de la sénéchaussée. Les actes sont codifiés et apparaît la fameuse mention sur ceux qui savent signer ou non : le curé doit noter ce détail (ordonnance de Saint-Germain).

1667 : Les baptêmes, les mariages et les sépultures doivent être tenus sur un registre unique, rédigé en deux exemplaires, l'un pour la paroisse, l'autre pour le greffe (Ordonnance de Saint-Germain-en-Laye)

1792 : Les officiers de l'état civil remplacent les curés. Apparition des tables de noms annuelles : à la fin de chaque année, une liste des noms des 12 derniers mois est établie. Les professions et domiciles des intervenants à l'acte sont mentionnés. Enfin, première apparition du divorce. Attention, le divorce a été supprimé en 1816 et rétabli en 1884.

1800 : Apparition des tables décennales qui regroupent les listes annuelles par période de 10 ans. Du pain béni pour les généalogistes !

1886 : Le divorce apparaît en marge des actes de mariage et de naissance des intéressés.

1897 : Le mariage est mentionné en marge des actes de naissance des intéressés. La mention de reconnaissance d'un enfant apparaît également sur son acte de naissance.

1917 : Apparition de la mention d'adoption par la Nation (les pupilles sont les enfants des soldats tués au combat).

1941-1946 : La carte d'alimentation est inscrite sur l'acte de naissance.

1945 : Mention du décès en marge de l'acte de naissance de la personne (un grand progrès pour les généalogistes).

1955 : Les jugements de modification de l'état civil (légitimation adoptive, désaveu de paternité....) sont transcrits en marge de l'acte de naissance.

1958 : Le changement de patronyme décidé par un décret ou un jugement est inscrit en marge des actes de l'intéressé, son conjoint et ses enfants.

1968 : Apparition du "Répertoire civil" en marge des actes de naissance. Sont ici mentionnés les mises sous tutelle et curatelle et leurs levées, ainsi que les changements de régime matrimonial.

A quoi sert Internet en généalogie ? (1)

A beaucoup de choses ! Internet est un canal de diffusion, un média. En généalogie (et ailleurs), il sert donc à diffuser des informations dans les deux sens. Vous recevez des données, vous en émettez. Jusqu'ici, les généalogistes recevaient beaucoup. Ils vont de plus en plus émettre. C'est la révolution du Web 2.0, où des outils chaque jour plus complets et innovants sont mis à disposition de tous. Regardez avec quelle facilité on crée un blog. Il y a encore un an, ce n'était pas aussi simple. Tout le monde en profite, puisque vous lisez ces lignes. Bientôt, vous créerez peut être vous aussi un blog généalogique avec des sons, des images, de la vidéo, de la 3D...
Le premier usage d'Internet est donc d'établir des liens entre généalogistes. Cela peut être des échanges de mails entre membres d'une famille, entre adhérents d'une association ou entre correspondants partageant les mêmes ancêtres. A vous d'élargir le cercle des gens avec lesquels vous avez des informations à échanger. Et ça, c'est le deuxième usage d'Internet. A suivre...

Le meilleur outil pour débuter sa généalogie : le stylo

Vous connaissez la meilleure méthode pour débuter votre généalogie ? Le meilleur outil à utiliser ? C'est le stylo ! Et oui, oubliez les bases de données, les Cd-roms, les logiciels et de tout ce que l'on peut trouver sur Internet. Dans un premier temps, tout cela ne sert pas à grand chose ! Rien ne vaut un bon vieux stylo. Prenez votre plus belle plume et écrivez à la mairie de la commune où vous êtes né(e). Demandez votre acte de naissance, c'est par là qu'il faut commencer. Ensuite, avec le même outil sophistiqué, écrivez à la mairie de la commune où vos parents se sont mariés, à celle où ils sont nés. Vous obtiendrez par retour du courrier (ou presque) les actes demandés. C'est une obligation, les mairies doivent gratuitement, sur simple demande, fournir copie des actes de moins de 100 ans aux personnes concernées directement ou bien à leurs descendants et ascendants (à justifier selon les mairies).
Vous me direz, la limite est vite trouvée. Au delà de mes grands-parents, je n'ai plus guère de chance de tomber sur des actes de moins de 100 ans. Et bien, qui ne tente rien, n'a rien. Malgré des surcharges de travail évidentes, malgré des heures d'ouverture au public de plus en plus restreintes, de nombreuses mairies (et secrétaires de mairies) continuent à répondre gentiment et aimablement aux généalogistes. Pour cela, il faut tourner une belle lettre comme celle-ci. Il faut aussi donner des dates les plus précises possibles. Et ne pas oublier de fournir une enveloppe timbrée pour la réponse. Dans le pire des cas, elle servira à vous répondre que la mairie ne fait pas ce genre de recherches au delà de 100 ans...