Assis devant une petite table en formica, je peux enfin consulter le fameux acte signé Richelieu. Les employés du minutier m'ont sorti un double feuillet de la liasse. Pas
facile à lire, mais au bout de quelques instants, je déchiffre la date et les
signatures. Si le bel autographe du Cardinal est bien là, nulle trace de la
signature de mon ancêtre. Ce n'est pas le bon acte. Le responsable m'autorise
alors à consulter l'intégralité de la liasse et je passe en revue les 90 actes,
aidé de mes connaissances en paléographie. Au bout de 20 mn, je trouve enfin
l'acte 84. Je le parcours rapidement. Je m'assure qu'il n'y en a pas d'autres
concernant mon ancêtre. Je sors mon appareil numérique et je bombarde le recto
et le verso, sans flash naturellement. Je ressors de l'hôtel de Soubise ravi,
mais impatient de transcrire tout ça. L'enquête Richelieu a déjà une belle
tournure. Reste maintenant à comprendre les étapes de la construction de la
ville de Richelieu. Et ça, c'est une autre histoire…
Et
maintenant, voici la transcription de cet acte. Je l'ai effectuée seul à 90%.
Mon ami Amaury du Rosel, docteur en histoire, spécialiste de la noblesse
normande au XVIIe siècle
m'a donné un petit coup de main sur les patronymes, et
David Audibert, lui aussi docteur en histoire, m'a aidé à finaliser les petits
mots isolés incompréhensibles (iouloux, c'était en fait toujours). Au final, mis
sur Actes en ligne (merci Christophe) cela donne ça. Ensuite, je reçois un mail d'un
ami généalogiste à qui j'avais parlé de mes recherches sur Richelieu.
Incroyable, il me trouve un lien de parenté avec le Cardinal ! Ainsi, les deux
signataires de cet acte sont mes parents éloignés. Je cousine avec Richelieu au
19e degré du côté de ma mère et Thomas Morant est mon aïeul au 10e degré du
côté paternel. Et je suis sûr qu'en cherchant encore, je trouverais une parenté
directe entre les deux. C'est beau la généalogie…
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